Concours d’éloquence 2025 : les stagiaires l’e2c défendent Haïti au Sénat

Le concours d’éloquence organisé chaque année par la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage, en partenariat avec les Écoles de la 2e Chance, est bien plus qu’un simple exercice oratoire. Il s’agit d’un projet pédagogique fort, citoyen et profondément ancré dans l’actualité historique et sociale.

Pour cette 3e édition, la question posée aux jeunes était aussi puissante que dérangeante : La France doit-elle quelque chose à Haïti. Un thème qui invite à revisiter l’histoire coloniale, l’indépendance d’Haïti, mais aussi à interroger les responsabilités actuelles que porte notre pays.

Un processus exigeant pour éveiller les consciences

À l’E2C Paris, une dizaine de jeunes ont relevé le défi avec engagement. Tout au long du printemps, accompagnés par leurs formateurs-référents et des intervenants spécialisés, ils ont été initiés aux techniques de l’éloquence, ont mené des recherches historiques et ont débattu pour affiner leur pensée.

Le choix du sujet n’est pas anodin. Haïti, première république noire libre issue d’une révolte d’esclaves, a été contrainte de verser une indemnité colossale à la France pour « compenser » la perte des colons. Cette dette, et ses répercussions économiques, pèsent encore sur le pays aujourd’hui.

Ce thème a permis de nourrir un véritable travail de fond à l’E2C Paris sur la mémoire de l’esclavage, la colonisation et les formes modernes d’injustice. Les jeunes ont confronté leurs points de vue, analysé des sources, débattu ensemble. Cette démarche pédagogique va bien au-delà du concours : elle est au cœur du projet éducatif de l’E2C.

À l’issue de cette préparation, deux jeunes ont été sélectionnés pour représenter fièrement l’E2C Paris lors de la grande finale nationale au Sénat, lieu emblématique de la vie politique française. Bravo à Chafa Atmani et Islem Sadallah, qui ont su convaincre notre jury parisien.

La parole comme engagement

Le concours a rassemblé huit finalistes issus de plusieurs E2C à travers la France. Chacun a livré une interprétation personnelle du sujet, avec émotion, force et conviction.

Les candidats ont été évalués par un jury prestigieux et engagé :

  • la comédienne Manon Bresch
  • le rappeur et militant Stomy Bugsy
  • Julie Covas, de la Fondation TotalEnergies
  • Alicia Izard, directrice générale d’Eloquentia
  • Aïssata Seck, directrice de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage

Leur regard croisé a permis de valoriser la qualité du fond, la puissance de la forme et la sincérité des engagements exprimés.

Une victoire éclatante pour Islem

Islem Sadallah a conquis le jury par la profondeur de son discours, la justesse de son ton et la sincérité de son engagement. Il a su humaniser sa prise de parole en la ramenant, avec force et humour, dans notre quotidien.

Il a remporté le concours avec brio, recevant les félicitations du jury et les applaudissements nourris du public. Sa victoire a résonné comme une immense fierté pour l’ensemble des jeunes de l’E2C Paris, ainsi que pour ses formateurs qui l’ont accompagné avec passion.

En gagnant ce concours, Islem a porté bien plus qu’un message personnel. Il a donné corps à l’ambition citoyenne que porte l’E2C Paris : celle de former des jeunes conscients, capables de s’exprimer, de débattre et d’agir.

Une jeunesse qui prend la parole et sa place

Islem, par sa victoire, symbolise cette jeunesse que l’E2C Paris accompagne au quotidien : une jeunesse qui doute parfois, mais qui avance, réfléchit, s’exprime et revendique. Une jeunesse qui, grâce à l’écoute, à l’exigence et à l’accompagnement bienveillant, reprend confiance en elle et trouve sa voix.

Ce concours d’éloquence n’est pas une fin en soi. Il est un tremplin, un moment de reconnaissance, une étape sur le chemin de l’insertion professionnelle et de la citoyenneté.

L’E2C Paris félicite chaleureusement Islem, Chafa et tous les participants qui ont, chacun à leur manière, porté une parole essentielle et forte.

Découvrez le discours de Islem

Découvrez le discours de Chafa